Coup de foudre au Château de Beaulon
Il y a des endroits que l’on voudrait garder rien que pour soi… Secrets ou en tous cas très discrets, certains sont des havres de paix qui laissent toujours un souvenir délicieux (au propre comme au figuré).
Dans le petit village de Saint-Dizant-du-Gua, au beau milieu de la campagne charentaise, le Château de Beaulon tient exactement cette promesse.
On avait entendu parler d’un jardin remarquable, alors, au cœur de l’été, quand le soleil cognait si fort, quoi de plus agréable que de se promener dans un parc ombragé ? Il y eu d’abord les jardins à la française, et le parcours créé par Gilles Clément ; « les Ondes bleues ». Il y eu surtout ces incroyables fontaines aux eaux – naturellement – turquoises ou indigo qui nous rappelèrent les légendes d’autrefois. Quelles aventures aurions-nous imaginées ici si nous avions été des enfants !! Les arbres immenses nous protégeant de l’assommante chaleur, le silence ne fut troublé que par quelques piafs dont on cherche encore le nom (grive ? huppe fasciée ou rougequeue noire ?).
Après la ballade sous les arbres, les belles pierres : du gothique flamboyant datant de 1480 avec pinacles, colonnettes et moulures prismatiques, des colonnes doriques arrivées d’Italie, une lucarne Renaissance à pilastres plats… La demeure ne se visite pas mais peu importe, la lumière est belle quand elle frappe les armes de Jacques de Beaulon et de son épouse née de Gommier.
Là où ça commence à vraiment nous plaire, c’est quand on apprend que par le jeu des héritages, cette charmante et noble demeure devient propriété de l’évêque de Bayeux qui décide d’en faire la résidence d’été des évêques de Bordeaux (nous sommes en 1672). Dans leurs valises, les prélats glissent quelques plans de Sémillon et de Sauvignon, histoire de produire un pineau blanc « maison » qui a de quoi leur rappeler le fameux vin blanc doux et sucré que l’on trouve du côté du Sauternais… Yquem, ça vous parle ?
Qu’il soit vieux de seulement 5 ans, et le breuvage est équilibré, parfumé, sans ostentation. Qu’il ait pris 10 ans de plus et pour peu qu’il ait vieilli dans un fût d’Yquem (encore lui !), alors là, c’est la grande classe ! Oubliez les pineaux insipides et doucâtres de mémé, ceux que l’on trouve par ici ne viennent pas de la même planète ! Le Cabernet Franc et le Merlot complètent la palette bordelaise et donnent un pineau rouge original et racé.
Enfin, l’autre joyau du patrimoine saintongeais, le Cognac (Folle Blanche, Colombard et Montils) élaboré dans les chais du Château de Beaulon a de quoi séduire les amateurs les plus exigeants.
Jardins, parc, fontaines, pineau, cognac… au Château de Beaulon, on a tout adoré !
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