Même si le printemps pointe doucement le bout de son nez, l’hiver est encore officiellement là jusqu’au 19 mars inclus. Alors pourquoi ne pas en profiter pour concocter encore quelques bons petits plats mijotés. Et on boit quel vin avec un plat mijoté ? Trois Fois Vin vous guide sur le chemin de la délectation et des accords mijotés.
Avec un bœuf bourguignon
À plat bourguignon, vin de Bourgogne. L’accord automatique va évidemment vers le régional. Un vin rouge de Bourgogne structuré, moyennement concentré, et révélant surtout une finale fraîche. Optez pour un grand vin comme un Marsannay, un Gevrey-Chambertin grand cru, Morey St Denis, ou un Nuits-Saint-Georges. Ils souligneront la viande fondante cuite pendant plusieurs heures. À la fois fin et élégant, il développe des notes épicées qui se marient très bien avec les arômes de ce plat en sauce. Amateurs de vins plus charpentés, dirigez-vous vers un Pommard. Il mêle longueur, densité des tannins, notes de cuir et de chocolat avec les années et maturité. Pour la petite astuce, la plupart des vins harmonieux avec le bœuf bourguignon gagnent à être ouverts au préalable.
Le Gamay
Les vins du Beaujolais sont d’excellents compagnons pour les plats mijotés ! C’est grâce à leur profil rond, et fruité, avec une fine acidité. Pour les plats en sauce, on s’orientera vers des crus du Beaujolais bien charpentés. Un gamay en Cru Saint-Amour comme la cuvée Les Sources d’Agapé dont nous vous parlions récemment autour du vigneron Arthur Lotrous sera idéal avec avec le fondant des viandes mijotées. Brouilly, Côte-de-Brouilly et Juliénas sont souvent d’un fruité éclatant, rond et épicé. Ils peuvent donc être servi avec un civet de lapin ou un coq au vin.
Avec un osso bucco
Avec son air milanais, l’osso bucco est un plat de viande de veau épicé auquel s’ajoutent des tomates, des écorces de citron, des oignons, de l’ail, du vin blanc et pourquoi pas des légumes du terroir, le tout bien accompagnés de riz, de pâtes fraîches, de persil et de gremolata (la fameuse persillade italienne). Ce plat complexe pourra être sublimé par un vin italien comme le « Roi des vins, vin des rois » : un Barolo au nez très parfumé de violettes, roses, fruits rouges et offrant un goût fruité et de jolis tannins en finale.
Si vous souhaitez rester en France et découvrir un accord plus original, direction le sud de la vallée du Rhône, avec un Châteauneuf-du-Pape blanc au bel aspect aromatique, d’une grande délicatesse et des notes fruitées, florales, et un peu grillées. L’osso buco peut aussi se marier avec des vins blancs jeunes. Par exemple du Languedoc Roussillon pour conserver l’intensité de fruit, et cette douce sensation miellée. Avec ces vins blancs charnus, chaleureux, la bouche gardera une certaine puissance.
Avec une potée
Alsacienne, auvergnate, berrichonne, bourguignonne, de Gascogne…… Il y a autant de recettes de potées que de régions, mais elles se composent toujours autour d’une même base : des morceaux de porc demi-sel (palette, poitrine,…), de la saucisse légèrement fumée, du chou et des pommes de terre et/ou des carottes. Le tout mijotant longuement dans un bouillon salé. Ce qui guidera le choix du vin avec ce plat mijoté est le gras de la viande et le côté fumé des saucisses. On privilégiera donc des vins fruités, à la texture croquante et aux tannins bien fondus. Tous les rouges du Jura à base des cépages locaux trousseau et poulsard seront parfaits. Les vins rouges secs plutôt « jeunes » comme un savoureux Sancerre rouge léger, fringant, souple ou un Côtes d’Auvergne (gamay ou pinot noir) feront avantageusement l’affaire.
Avec une blanquette de veau
Les champignons, les carottes et la sauce crémeuse de la blanquette de veau réclameront un vin blanc avec une jolie trame acide qui apportera un certain tonus au plat. Pensez à un vin de Loire qui aurait entre 3 et 7 ans comme un Montlouis, un Chinon 2020 du Domaine de l’Arpenty, ou un Vouvray, un Savennières, un généreux Saumur Champigny (Domaine de Nerleux, Les Loups Noirs 2018) , Jasnières, Anjou ou Fiefs Vendéens et sinon côté Alsace, vous ne pourrez pas vous tromper avec un Riesling, Sylvaner, ou Pinot gris avec de la rondeur en bouche qui contrebalance le côté filandreux de la viande. Le Condrieu, un viognier suave marqué par le gras et la rondeur parfaitement maîtrisés se révèlera un accord de premier choix avec la blanquette veau.
Ça y est, vous avez toutes les clés pour accorder votre plat mijoté avec un bon vin ! Alors, bonne dégustation !
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