La dégustation de Gérard : « Quand je porte un verre de bon Bordeaux à mes lèvres, c’est toute ma jeunesse qui me revient en pleine figure ! »
« Je suis né et j’ai grandi tout près de Saint-Emilion. Autant vous dire que, dès tout petit, j’ai été baigné dans la culture du vin et le goût des bonnes bouteilles. Mes cousins et moi faisions les vendanges en été et aidions à la taille de la vigne en hiver. Très vite donc, je me suis rendu compte que « faire du vin » était un vrai métier, et difficile de surcroît. J’en garde des souvenirs très joyeux et émus. Dans quelle ambiance nous travaillions !
A l’adolescence, quand nous rentrions des vignes, mon père ouvrait une bouteille et me disait « Tu veux voir ce que ça donne une fois que c’est fini ? ». C’est comme ça que j’ai découvert le vin, ses subtilités, ses nuances, et que j’ai peu à peu appris à l’apprécier. Car, il faut bien le dire, au départ, je détestais cela, et surtout le rouge !
Toute ma vie, je suis resté fidèle aux vins bordelais. Je varie, bien sûr, mais mon cœur et mes goûts sont là-bas. Quand je porte un verre de bon Bordeaux à mon nez ou à mes lèvres, c’est toute ma jeunesse qui me revient en pleine figure. J’aime cette force, ces tannins, ces arômes boisés…
En revanche, je ne suis pas très attaché aux classements et aux prix. Certains de mes cousins ont fait fortune grâce à leurs vins, délicieux certes, mais un peu trop chers à mon goût. Dans le vin, il faut savoir rester humble, revenir aux essentiels, à la terre, au travail de la vigne. C’est en tous cas comme ça que je souhaite transmettre aujourd’hui ma passion du Bordeaux à mes petits-enfants ! »
Le mot de Trois Fois Vin
On a tout entendu sur les vins de Bordeaux : des vins trop « faciles », trop chers, tape-à-l’oeil, qui n’auraient plus la cote auprès des véritables amateurs de vin. En réalité, comme toujours, méfions-nous des caricatures. Ceux qui ont pu abuser d’un système ne doivent pas éclipser ceux qui produisent avec éthique et passion des vins mémorables, caractérisés par une puissance maîtrisée et tout en élégance.
Chez Trois Fois Vin, on a bien sûr nos chouchous. Parlons par exemple du Château Coutelin-Merville, maison discrète et réputée qui nous offre un Cru Bourgeois Saint-Estèphe d’exception. Le millésime 2010 est le type de bouteille que l’on conserve précieusement pour enchanter, d’année en année, les plus beaux repas de famille.
Il y a aussi le Château Puynormond, et son Montagne-Saint-Émilion, fruit d’un travail viticole admirable et d’un ensemble impressionnant grâce à ces vieilles vignes. Un vin à l’équilibre idéal, structuré mais velouté en bouche.
N’oublions pas les blancs, comme ce Clos des Lunes et sa cuvée Lune d’Argent, la plus exigeante du domaine (tout le vignoble est en agriculture biologique) : un vin blanc sec à forte personnalité, avec des arômes précis et une grande fraîcheur.
Enfin, nous vous avions longuement parlé de Château Mangot et Château La Brande à travers l’interview du vigneron Yann Todeschini, passionné et engagé, à relire sur le blog. Le Saint-Emilion Grand Cru Château Mangot prouve qu’un grand vin de Bordeaux peut être accessible, sans rien sacrifier à sa qualité.
Alors, on vous met une bouteille de Bordeaux de côté ?