Kurniawan : l’amour du vin à perpétuité
Jusqu’où iriez-vous par amour du vin ?
Le verdict est tombé : Rudy Kurniawan est coupable de fraude et de contrefaçon. Un résultat sans surprise face à l’accumulation de preuves contre lui. Dans son ordinateur, plus de 19000 modèles d’étiquettes « modifiées » de 27 grands crus de Bordeaux et de Bourgogne !
A son domicile, des bouteilles vides, une imprimante laser, des bouchons et des recettes pour reconstituer des vins français anciens à partir de vins californiens récents. Rudy Kurniawan, aura nié les accusations de fraude et de contrefaçon portées contre lui pendant toute la durée du procès alors qu’il a désormais été prouvé qu’il changeait non seulement les étiquettes des vins mais également les bouchons lorsque les bouteilles ne semblaient pas assez remplies…
Bien qu’évidente aux yeux des experts, la contrefaçon a cependant réussi à convaincre des centaines d’acheteurs pour un butin difficile à évaluer mais qui atteindrait près de 1,5 millions de dollars. Débarqué de Chine en 1998 avec un visa étudiant, l’homme avait tissé sa toile dans le milieu des collectionneurs de vins américains depuis le début des années 2000. En avril 2008, Laurent Ponsot, co-gérant du domaine Ponsot à Morey-Saint-Denis, a sans doute été le premier à repérer la supercherie : le fraudeur voulait mettre en vente des bouteilles de Clos Saint-Denis de 1945 à 1971 alors que le domaine n’en produisait que depuis 1982 !
Selon son avocat, la principale faute de son client, qui risque tout de même 40 ans de prison et une amende de 500 000 dollars, est d’aimer trop le vin. Rudy Kurniawan possédait en effet un véritable talent de dégustateur, reconnus par la profession : 3 ans à peine après ses premières dégustations, il réussissait à distinguer, à l’aveugle, les plus grands crus de Bourgogne. Une formidable compétence qui ne lui sera tristement d’aucune utilité en prison…
L’histoire complète est détaillée dans le formidable article de Vanity Fair