Il était une fois… un soir de Noël. Cette année, peut-être encore plus que d’habitude, l’envie de partager un grand moment de douceur. La joie simple de se retrouver autour d’un repas gourmand, sans ostentation mais tout en finesse.
21h. Arrivée des retardataires, les courageux travailleurs du 24, et voici toute la famille réunie dans un joyeux brouhaha atour de la table basse déjà garnie des mets de l’apéritif. Les petits, eux, sont attablés autour d’une classique mais si efficace dinde purée.
Les grands attendent les bulles, il est temps de servir le cha…. non ? Pas de champagne ? Plus tard, peut-être, attendons le Jour de l’An. Pour l’heure, c’est le moment de se laisser surprendre. Et c’est ainsi qu’il entre en scène. Lui, c’est un beau vin blanc venu de notre voisine Allemagne, né dans la région viticole de la Rheinhessen : un Huxelrebe, cépage ici récolté en « auslese » (vendanges tardives). Un vin légèrement doux aux arômes fruités délicats, qui n’en fait pas trop. Pile ce dont on a envie en ce moment.
Pour cet apéritif, les maîtres de maison ont confectionné de fines tartines grillées poires et gorgonzola. Une recette toute simple, et pourtant les yeux s’écarquillent de plaisir dès la première bouchée : le grillé du pain qui croque sous la dent contraste avec le fondant des poires et du fromage. Un vrai jeu de textures. Du côté des saveurs, le caractère du gorgonzola tranche fortement avec la délicatesse des poires. S’ensuit une gorgée de vin. Et là, c’est la stupéfaction ; à cette première explosion des papilles viennent s’ajouter des arômes de fruits exotiques. Ni trop sucré ni trop lourd, l’équilibre du Huxelrebe impressionne. Quelle acidité ! Quelle intensité !
Laissons à présent décanter en bouche… La force du gorgonzola refait surface, et joue quelques instants avec le fruité du vin. La poire, quant à elle, enveloppe le tout d’une fraîcheur légèrement parfumée. Après la surprise, les yeux se ferment, les esprits divaguent ; autant de saveurs contrastées qui se mêlent, de textures qui se marient, et ce n’est que le début du repas ?
22h, déjà. Vite, on passe à table. Encore sous le charme de la découverte, on ouvre une seconde (troisième ?) bouteille d’Huxelrebe pour accompagner l’entrée, une crème brûlée au foie gras. Cette fois, le vin révèle ses arômes de miel et de rhubarbe, qui s’accordent si bien avec l’onctuosité de la crème.
Minuit, on y est. Vous en voulez encore ? Ça tombe bien, l’Huxelrebe n’a pas dit son dernier mot. C’est après le plat principal, au moment du fromage qu’il fait son retour. Il s’accorde parfaitement à un plateau classique, et plus encore à une recette sucrée salée comme la terrine de roquefort aux fruits secs et pain d’épices. La force du fromage persillé, la gourmandise du pain charnu et sucré, et l’élégance du vin qui sublime l’ensemble sans l’étouffer : un régal. Et pour conclure, n’hésitez-pas à confier la fermeture du bal à ce vin étonnant, en le servant avec la bûche pâtissière ou glacée.
Nous vous souhaitons de passer une douce soirée de Noël.