C’est l’histoire d’un plat culte et indémodable : le gigot de sept heures. Mais qui dit culte dit également délicat à marier ; l’accord doit être parfait pour qu’en aucun cas il ne puisse faire l’objet de déceptions !
Car le gigot de sept heures, c’est avant tout un classique qu’il faut bichonner. Après avoir mijoté pendant des heures (comme son nom l’indique), sa tendresse n’aura d’égal que ses multiples parfums. Si vous voulez vous lancer dans les règles de l’art, il vous faut un grand maître : suivez-donc les conseils de Monsieur Ducasse pour en prendre plein les papilles.
Pour l’accompagner comme il se doit, nous lui avons trouvé un vin éclatant et vif, un vin qui saura le mettre en valeur sans pour autant se faire oublier. Et ce vin, c’est un Saumur Champigny rouge de 2014. Son nez de fruits rouges et frais surprend dès qu’on se penche sur le verre. Puis viennent la vitalité et les épices, et même les fleurs, l’iris, la violette, qui parachèvent ces senteurs.
Lorsque le plat et le vin sont dans la même pièce, et que l’on n’a pas encore osé y toucher, les odeurs si abondantes et caractéristiques des deux parties composent un fumet subtil et étonnant. Et puis c’est en bouche que tout se passe. Le goût prononcé de l’agneau s’entremêle avec la la douceur des légumes qui ont cuit des heures. Une gorgée de Saumur Champigny vient parfaire le tableau, enveloppant la nourriture de sa rondeur et de ses tanins soyeux.
L’accord ultime résidera dans le jeu des textures. L’union de la structure et de l’équilibre du vin avec la consistance du plat délicatement confit ; il craque sous la dent pour laisser ensuite place à la tendresse que l’on connaît. À la fin du repas, l’impression laissée par nos deux compagnons n’est autre qu’une explosion de saveurs différentes du début à la fin. Il s’est passé tant de choses en quelques minutes… N’est-ce pas cela qu’on appelle la passion ?