Elles sortent du four. Parfaitement grillées, leur parfum iodé embaume la pièce en répandant un fumet reconnaissable. Elles, ce sont les soles. Poissons fins et délicats, ils ont été cette fois-ci cuisinés avec du beurre légèrement persillé.
Les voici à présent sur la table, prêtes à être dégustées. A leurs côtés, un vin blanc espagnol composé d’un cépage unique, le verdejo. Ses notes citronnées et végétales arrivent jusqu’aux narines des personnes attablées et réveillent les sens. Ce n’est pas souvent que l’on sent autant le côté « vert » d’un vin blanc ; sans même l’avoir goûté, on sait qu’il sera vif et rafraîchissant.
Une bouchée de sole plus tard, les papilles frétillent : après le croustillant de la peau grillée, viennent la tendresse et la finesse de la chair. Les yeux s’en fermeraient presque tant le moment est agréable… Le beurre persillé laisse en bouche une rondeur herbacée et enveloppante.
Puis le verre de vin est porté à la bouche et une gorgée s’y engouffre. L’impression de fraîcheur est immédiate, les arômes d’agrumes bien présents. Mais ce qui frappe rapidement, c’est surtout l’équilibre de ce vin ; la belle acidité qui se mêle aux notes florales, l’intensité à la douceur.
L’union des soles au beurre persillé et du verdejo est parfaite, les textures et les sensations se confondent à merveille. Le croustillant, la tendresse, le gras, la fraîcheur, l’iode, tous mènent une danse harmonieuse dont chaque convive se souviendra longtemps.