Cela n’a pas dû vous échapper, on trouve sur la majorité des étiquettes la mention : « contient des sulfites ». Mais pourquoi doit-on l’indiquer et surtout, à quoi servent ces fameux sulfites ? Trois Fois Vin vous en dit plus…
Ça existe les vins sans sulfites ?
Si vous souhaitez gagner facilement un pari, rien de plus simple. Demandez à vos amis de trouver une bouteille sans sulfites. Au mieux, l’un d’eux vous ramènera, fier de lui, une bouteille estampillée « sans sulfites ajoutés ». Vous ressortirez tout de même vainqueur ! Il n’existe en effet aucun vin sans sulfites pour la simple et bonne raison qu’ils sont naturellement présents dans le vin. Ils apparaissent notamment durant certains processus comme la fermentation.
« Sans sulfites ajoutés » signifie que le viticulteur n’a pas choisi d’en mettre en plus mais il ne peut, en aucun cas, supprimer ceux déjà présents. Le pari était un peu vilain, puisque vous ne pouviez que gagner, on vous l’accorde !
Quelle est leur utilité ?
Imaginez un comprimé de vitamine C combiné à un puissant désinfectant !
Les propriétés du dioxyde de soufre, son vrai petit nom, sont très intéressantes pour protéger le vin et même le raisin. Anti-bactérien, anti-oxydant et anti-septique, on l’utilise également parfois pour arrêter la fermentation à un moment précis.
Une bouteille sans sulfite ajouté s’altère en effet beaucoup plus vite.
Pourquoi sont-ils pointés du doigt ?
Tout est question de dosage ! Vous savez ce mal de tête après une soirée un peu trop arrosée autour de vins achetés à la va-vite? Et bien ce sont eux les responsables, même si c’est de moins en moins le cas. On a également découvert qu’ils pouvaient entrainer, dans de rares cas, des réactions allergiques. C’est pourquoi depuis 2005, en cas d’ajout de sulfites et s’ils dépassent 10mg par litre (ce qui est peu et représente la majorité des vins), les bouteilles doivent obligatoirement mentionner leur présence. Peu de viticulteurs mentionnent la teneur exacte sur la bouteille.
En Europe, la quantité maximale recommandée dans chaque bouteille est très réglementée. Plus on est dans une démarche biologique ou biodynamique, moins on a le droit d’en ajouter. Si vous y êtes sensibles, sachez que les vins blancs et effervescents en contiennent parfois plus que les rouges car ils ont tendance à s’oxyder plus rapidement.
Depuis le XVIe siècle, les sulfites ont remplacé l’eau de mer des romains ajoutée au vin pour le conserver ainsi que le miel et les plantes aromatiques du Moyen-âge pour cacher le goût de vinaigre. Parce qu’au final, on pourrait résumer leur utilité avec cette petite devinette : quelle est la différence entre le vin et le vinaigre ?
La réponse est dans le titre…