Depuis quelques années, on a vu fleurir sur le marché plusieurs inventions permettant d’éviter l’oxydation du vin après l’ouverture de la bouteille: les vaporisateurs comme Vinospray remplaçant l’oxygène par un gaz neutre, la pompe Vacuvin pour évacuer l’air… Ces systèmes astucieux ont tout de même leur limite: s’ils permettent de conserver le vin quelques jours, l’oxydation commence à se faire sentir assez rapidement. Lorsqu’on ouvre une bouteille, il faut se résoudre à la finir rapidement … ce qui n’est généralement pas difficile pour les amateurs, mais qui peut être embêtant si l’on veut juste se servir un verre ! C’est pour palier à ces inconvénients que le californien Greg Lambrecht a inventé le Coravin…
Qu’est-ce que le Coravin ?
Le fonctionnement de cette invention est simple, mais il fallait y penser ! Tout d’abord, le bouchon est percé par une très fine aiguille au travers de laquelle du gaz inerte et inodore (l’argon) est pompé, ce qui créé une pression permettant de faire passer le vin à travers l’aiguille jusqu’à obtenir la quantité de vin désirée, puis il suffit de retirer l’aiguille. L’argon remplace l’oxygène, ce qui évite l’oxydation du vin. Le trou laissé par l’aiguille est si fin qu’il se rebouche automatiquement, grâce à l’élasticité du liège. Le principe du Coravin c’est finalement celui de la prise de sang ou de l’acupuncture ! Des pratiques propres au corps médical dont Greg Lambrecht fait partie…
Invention révolutionnaire ou nouvelle machine Nespresso ?
Nous ne l’avons pas encore testé, mais les applications envisageables avec le Coravin promettent de changer la vie des professionnels et des amateurs de vin ! L’avantage majeur du Coravin est qu’il permet de ne prélever que l’équivalent d’un verre, puis de laisser la bouteille continuer son vieillissement à la cave, comme si elle n’avait jamais été ouverte. Ceci peut être pratique pour faire des dégustations horizontales ou verticales (plutôt que d’ouvrir une vingtaine de bouteilles); mais aussi pour faire déguster avec des vins prestigieux que l’on hésiterait à ouvrir en temps normal. On peut également imaginer soutirer un peu de vin chaque année pour analyser son évolution et ainsi connaitre précisément le moment d’apogée d’une bouteille. Pour les cavistes, le Coravin offrirait la possibilité de faire déguster plus facilement leurs vins aux clients. Enfin, pour les gourmands, cette invention permettrait d’oser des accords mets-vins sans crainte de gâcher une bouteille pour un essai culinaire.
Une petite merveille donc, mais qui a un prix… 299$ sur le site de Coravin aux États-Unis, sachant que les capsules d’argon sont à recharger tous les 15 verres et coûtent 10,95$ l’unité.
Il parait que Greg Lambrecht cherche un distributeur en France, on attendra donc peut-être un peu avant de le vendre chez Trois Fois Vin ? 😉