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Les 5 questions à se poser pour bien choisir son Champagne

La fin de l’année approche doucement et vous souhaitez peut-être vous approvisionner en Champagne pour les fêtes. Choisir un Champagne n’est pas toujours une mince affaire. Dans le doute, le plus simple est de demander conseil à un bon caviste de quartier ! Trois Fois Vin vous donne néanmoins quelques explications pour mieux vous repérer face à un étalage de Champagne.

Grande maison ou artisan-vigneron ?

Les grandes maisons (Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Ruinart, Bollinger…), ont leur style qu’elles perpétuent millésime après millésime et leur image de marque qu’elles se forgent à grands coups de campagnes publicitaires. Les artisans-vignerons, n’ont ni les volumes et ni les moyens des grandes maisons et doivent plus leur réputation à la qualité de leur vin qu’au travail de leurs équipes marketing. La philosophie est donc bien différente.

En pratique, il faut questionner l’attachement du dégustateur à l’image de luxe du Champagne et à la marque en particulier ; si il est amateur de vin, ce sera plutôt chez les vignerons qu’il trouvera son bonheur.

C’est aussi chez les vignerons que vous trouverez les pratiques culturales les plus vertueuses, certifiées BIO ou non. Sur cette question, la région est à la traîne, seulement 2% du vignoble étant certifié (contre 9% à l’échelle nationale). Mais la situation évolue : c’est le vignoble qui connaît actuellement le plus fort taux de conversion.

Brut nature ou avec un peu plus de sucre résiduel ?

Pour produire du champagne, on met en œuvre la « méthode traditionnelle » : on réalise une première fermentation en cuve ou en barrique (comme pour tout vin), puis on met le vin en bouteille, on ajoute une « liqueur de tirage » (comprenant du vin sucré et des levures) qui conduit à une seconde fermentation en bouteille, et qui génère le gaz carbonique, à l’origine des bulles. Le Champagne se repose ensuite pendant un minimum de 15 mois en cave (vieillissement « sur lattes »), pendant lesquels les levures continuent de nourrir et de donner de la complexité au vin. On enlève ensuite les résidus de cette fermentation et on ajoute une « liqueur de dosage », recette « maison » contenant plus ou moins de sucre. C’est elle qui déterminera la quantité de sucre résiduel et donc les mentions suivantes : brut nature (sans aucune adjonction de sucre), extra brut (moins de 6g/),… jusqu’à doux (plus de 50g/l). Ces mentions sont strictement définies, vous pouvez retrouver l’intégralité de l’échelle sur le site de l’interprofession du Champagne ici.

Globalement, les vins sucrés ne sont plus à la mode, et l’ajout de sucre a longtemps été un moyen de cacher les défauts du vin. Mais ajouter quelques grammes de sucre dans une bouteille n’est pas forcément néfaste, car il apporte un peu de rondeur. C’est donc avant tout une question de goût et éventuellement d’accord avec les mets : pour un apéritif ou pour accompagner des mets salés, les champagnes de « brut nature » à « brut » son tout à fait indiqués, il faudra privilégier un Champagne légèrement plus « dosé » pour accompagner un dessert.

Blanc de blancs ? Blanc de noirs ? Rosé ?

Le Champagne existe en deux couleurs : blanc et rosé. S’il est rosé, deux méthodes sont possibles : soit une partie des raisins utilisés sont des raisins noirs, et ils ont macéré (légèrement) pour donner cette teinte, soit du vin rouge (produit en Champagne) a été ajouté à du Champagne blanc.

Si le Champagne est blanc, en revanche, il n’est pas possible, à l’oeil nu, de savoir s’il provient de raisins blancs ou s’il provient de raisins rouges pressés sans macération (le jus des raisins noirs, sauf exceptions, est blancs). Les mentions blanc de blancs et blanc de noirs nous donnent des indications.

Ainsi, un blanc de blancs est élaboré uniquement à partir de raisin blanc, un blanc de noirs est fabriqué uniquement à partir de raisins noirs (sans macération). Un champagne blanc qui ne porte pas de mention spécifique est a priori issu d’un assemblage de raisins blancs et noirs sans macération.

Ces mentions nous renseignent sur les cépages utilisés. En Champagne, on utilise essentiellement trois cépages : un cépage blanc, le chardonnay, et deux cépages rouges : le pinot noir et le pinot meunier (ou « meunier » tout court). Un blanc de blancs sera donc 100% chardonnay et de ce fait orienté vers la fraicheur et la finesse, un blanc de noirs sera constitué de pinot noir, qui apporte fruit et structure, et/ou de meunier qui donnera de la rondeur. Le cépage est important, le terroir également.

Premier Cru ? Grand Cru ?

Les communes de Champagne sont classées en trois catégories : les Grands Crus (les plus prestigieux), les Premiers Crus et…les autres. Ce classement est censé refléter la qualité du terroir et influence également les cours du raisin (en Champagne, une majorité des viticulteurs vend leurs raisins aux grandes maisons). Les 17 Grands Crus sont partagés entre l’aire de la Montagne de Reims et celle de la Côte des Blancs, réputée pour ces grands blancs de blancs, le chardonnay étant particulièrement adapté au sol crayeux de cette aire.

Il est vrai que les terroirs de ses deux aires champenoises donnent un caractère spécifique au vin. Cependant, lorsque l’appellation Grand Cru ou Premier Cru est donné à une commune, elle est valable pour l’intégralité du territoire, sans distinguer les parcelles en fonction de leur exposition, leur pente…

Millésimé ou sans année ?

Lorsque la qualité de la vendange est bonne, les domaines de Champagne réalisent des cuvées millésimées. Elle se distinguent des cuvées « habituelles » qui contiennent plusieurs récoltes car elle représentent l’excellence d’une année en particulier. D’autre part, pour être millésimé, un Champagne doit avoir fait l’objet d’une élevage sur lattes (en bouteille, après avoir reçu la liqueur de tirage) de 36 mois minimum (contre 15 pour un non millésimé).

Les Champagnes millésimés ont donc le double avantage d’avoir été produits à partir de raisins de bonne qualité et d’avoir subit un élevage plus poussé. Ce qui donne des vins souvent plus complexes et plus profonds, notamment adaptés à la gastronomie.

 

Parfois décrié pour la qualité moyenne de la majorité de sa production, en décalage avec l’image de luxe qu’elle véhicule et le prix de ses bouteilles, le vignoble champenois présente en réalité un terroir exceptionnel, mis en avant avec talent par certains vignerons. Il faut simplement arriver à dénicher les pépites !

 

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