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Arthur Lotrous, un « amour inconditionnel » pour le Beaujolais

Arthur Lotrous a grandi en région parisienne, sans aucune attache familiale avec la vigne. Après son bac et une prépa en physique/chimie, il souhaite se diriger vers un univers qui a plus de sens. Une de ses attaches familiales dans le Mâconnais, lui donne l’idée de se diriger vers une formation en lycée viticole, c’est ce qu’il fait. Avec un BTS de viticulture/œnologie en poche, un vigneron était né… Trois Fois Vin vous fait découvrir ce jeune vigneron à travers sa cuvée « Le Petit Besset » 2019 dans les box Echanson et Cachottiers du mois de février. 

Comment avez-vous commencé à travailler Arthur ?

J’ai débuté dans un domaine à Bordeaux au Château Bouscaut, Grand Cru Classé des Graves en Pessac-Léognan pendant 3 ans, puis 2 années en cave coopérative dans le Mâconnais au Domaine de la Pierre des Dames et ensuite chez les Bret Brothers, un domaine familial conduit en biodynamie depuis 2001. C’est quand j’étais chez eux, que j’ai su que 6 hectares en AOP Saint-Amour et 50 ares de Juliénas étaient disponibles dans le village de Saint-Amour-Bellevue, proche de Prissé, côté Beaujolais Saône-et-Loirien.

Le domaine Les Sources d’Agapé existait donc déjà ?

Pas du tout, c’est une création, il y avait juste des vignes d’une moyenne de 60 ans d’âge – la plus ancienne datant de 1947 – et une ancienne métairie. J’ai officiellement repris le tout en novembre 2018, j’avais 28 ans. Je suis parti d’une feuille blanche. C’est très intense et passionnant. Je me suis installé dans le Beaujolais et c’est tellement beau que je sais que jamais je n’en partirai.

Pourquoi le nom « Les Sources d’Agapé » ?

De façon très simple à la base, c’est que l’exploitation se trouve rue des sources. C’était un joli début. Puis j’ai une sœur littéraire, et après un brainstorming familial, nous nous sommes dirigés vers l’amour avec un si beau nom d’appellation, c’était évident. En grec « Agapé », désigne l’affection, l’amour, la tendresse, le dévouement. L’amour inconditionnel à travers Agapé, voilà comment est né le domaine Les sources d’Agapé. 

Vous êtes actuellement en conversion biologique, c’était une volonté dès le départ ?

Oui, quand j’ai commencé, j’ai dû me poser les bonnes questions, ne serait-ce que pour l’achat du matériel, l’investissement en général. Et je me suis demandé quel chemin je voulais prendre. J’ai fait le choix de travailler les sols, et d’y mettre de la vie. Je ne voulais pas avoir des vignes lunaires. J’ai des moutons chez moi, donc ils aiment aussi manger cette herbe, c’était important pour moi qu’il y ait de la vie, c’est un cycle. La conversion se termine en mars 2022, donc mon millésime 2022 sera officiellement bio.

Combien de personnes travaillent sur le domaine ?

Je suis seul sur l’exploitation. C’est un gros défi puisque j’ai aussi repris 2 ha supplémentaires en Juliénas. J’ai donc 8,5 hectares, je ne m’ennuie pas. C’est ça qui est génial. Je ne me suis pas rendu compte que 3 ans étaient déjà passé. 

Que produisez-vous comme vins ?

Sur les 6 ha d’un seul tenant, de Saint-Amour, je fais le choix de produire trois cuvées. Une parcellaire et deux assemblages de blocs de vignes où je viens jouer les élevages pour produire des vins relativement différents. Et la nouveauté en 2022, c’est que je vais commencer à produire un blanc.

C’est mon premier millésime, j’en ai produit entre 7 et 8 000, ce qui est peu parce que je suis un tout petit domaine, mais beaucoup de travail pour moi. Elle est issue de vignes en bas du coteau sur des sols relativement profonds. Elle a été élevée pendant un an, ¾ en cuve et ¼ en fut neuf. Je ne connaissais pas le potentiel de mes vins, je ne voulais pas faire d’erreur et avoir un boisé trop important. Cela aurait été très dommage, le gamay a une aromatique, très importante. Ils doivent être préservés. 

Comment se déguste cette cuvée Le Petit Besset ?

C’est une cuvée de gastronomie, juteuse et friande qui donne envie de manger. Elle a un joli nez floral où la pivoine se mêle aux senteurs délicates des pétales de rose. Je trouve qu’elle est pleine de fraîcheur. Un Saint-Amour, aux notes de groseille fraîches et juteuses. Elle a un beau potentiel de garde.

Pourquoi le nom Petit Besset ?

Je suis sur les pentes du Mont Besset qui est partagé entre quatre communes. Les deux autres cuvées sont Côte de Besset, et Mont de Besset.

Quel est pour vous l’avantage d’être diffusé dans une box telle que celle de Trois Fois vin ?

Mon domaine va être découvert par un grand nombre de personnes, c’est très agréable. Je suis seul, je ne peux pas contacter beaucoup de monde pour qu’ils découvrent mes vins. C’est un très joli compromis. Recevoir sa box avec des vins de découverte, je trouve le principe vraiment chouette. Je suis content de faire ainsi découvrir mon jeune domaine. 

Photos: Les Sources d’Agapé

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