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François Robelin, un vigneron en constante évolution

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Le Domaine de l’Escattes est un domaine familial, sur la commune de Calvisson entre Nîmes et Montpellier, acquis par les parents de François Robelin, en 1978. Le nom du domaine lui vient de son passé romain et donc du latin Escatarire, qui signifie « jaillir ». Les fameux Romains avaient déjà repéré ce creux de vallée et son microclimat, dû aux sources souterraines qui la traversent. Les abonnés Trois Fois Vin ont pu découvrir dans leurs box Echanson et Cachottiers du mois de juillet 2021, une des cuvées issues de ce terroir exceptionnel, « La combe ». 

François Robelin, depuis quand êtes-vous ou Domaine de l’Escattes?

Je n’étais pas censé reprendre par la suite puisque j’ai fait une prépa HEC et une école de commerce et ce n’était pas vraiment mon truc de me diriger vers le vin comme mes parents. Mais j’ai quand même travaillé un peu dans les vignes et au bureau pour aider et je me suis rendu compte que ça me plaisait bien finalement. Mon père m’a dit « ok, mais il te faut une formation technique ». Je suis donc parti réaliser un BTS Viti-oeno à Macon et j’ai effectué mon stage chez un négociant du côté de Gervrey-Chambertin. Je suis, ensuite, revenu au domaine, que j’ai repris en 2009. J’ai tout de suite voulu diriger l’intégralité du domaine vers une agriculture biologique, c’était ma priorité. Depuis 2013, toutes nos cuvées sont en bio.

Combien réalisez-vous de cuvées ?

Mon père faisait 3 vins rouges, 2 vins blancs et un rosé. J’ai eu envie, de mon côté, d’explorer pas mal de pistes au niveau des cépages et des terroirs. Aujourd’hui, je fais 10 cuvées différentes. J’ai vraiment ouvert la gamme.

Après la culture biologique, souhaitez-vous vous diriger vers la biodynamie ?

Je ne suis pas en biodynamie, mais je me fie beaucoup au calendrier lunaire pour les travaux de cave, le soutirage et la mise en bouteille. Ce calendrier correspond globalement à des bonnes phases météorologiques. 

Aujourd’hui, j’ai 23 hectares de vignes plantées à flanc de coteaux sur un sol argilo-calcaire caillouteux. Nous travaillons avec un berger depuis 5 ans, qui met ses brebis au mois de mars sur tout le domaine pour tout nettoyer de façon naturelle. Et depuis 2 ans, je teste une nouvelle technique sur des anciennes terrasses tortueuses que j’ai défrichées, mais qui ne sont pas accessibles en tracteur. J’utilise donc le cheval.

23 hectares d’un même tenant est un gros avantage, mais cela peut aussi être une faiblesse, avez-vous été touché par le gel cette année ?

Oui, sur une parcelle de Carignan de 1,5 ha que j’ai taillée un peu tôt. Sinon sur le reste, seulement 10 % de pertes, ce qui est déjà beaucoup.

Sommières est une dénomination de l’AOC Languedoc, est-elle vouée à devenir une appellation à part entière ?

C’est un objectif à terme en effet. L’AOC Languedoc Sommières est la seule zone de l’appellation entièrement située dans le département du Gard. Ce sont 18 communes autour du village de Sommières avec un paysage entremêlé de vignes, d’oliviers, de bois, et de garrigue. Au niveau climat, nous avons des influences Cévenoles et Méditerranéennes. Sur l’appellation, nous concevons des vins relativement puissants et nous souhaitons les proposer avec un certain affinage donc nous nous sommes imposé un minimum de 15 mois d’élevage avant de les mettre en bouteilles. Vous ne trouverez jamais de Sommières en primeur par exemple.  

Comment avez-vous rencontré Marie-Dominique Bradford de Trois Fois Vin ?

Sur le salon Millésime bio, à Montpellier, il y a quelques années. J’avais proposé ma cuvée Héritage au concours du millésime bio en dégustation sur des pôles dédiés, et Marie-Dominique cherchait des pépites. Elle l’a dégustée et appréciée puisque elle l’a proposé ensuite aux abonnés Trois Fois Vin. Depuis, nous sommes restés en contact régulier.

Les abonnés Trois Fois Vin, ont reçu ce mois-ci la cuvée « La combe » 2018, quelle est son histoire ?

Même si notre vignoble est d’un seul tenant, le domaine possède quand même des sols en surface et des orientations différentes. Avec cette cuvée, nous sommes sur une partie du domaine où il y a une espèce de petite vallée (une combe) un peu plus fraîche. Elle est composée d’une grosse dominante de Syrah sélectionnée sur 4 parcelles et pour le reste 20 % de Grenache. Tous les raisins sont vendangés à la main, puis mis en cagettes. Nous les vidons telles quelles dans des cuves. Nous sortons ensuite le tout avec des seaux, pour préserver l’intégrité du raisin, avant fermentation en cuve. Dernière étape, les vins partent en élevage durant 24 mois, une partie en demi-muids, des fûts de 400 et 500 litres et une partie en cuve ovoïde. Je n’utilise aucune levure sélectionnée, elles sont toutes indigènes.

Que sont des levures indigènes ?

Ce sont des micro-organismes qui sont naturellement présents sur la peau des raisins. Les levures réalisent la fermentation alcoolique. On les appelle indigènes lorsqu’elles sont issues d’un milieu naturel.

Quel est le résultat et le profil de dégustation de ce vin « La Combe » 2018 ?

Le résultat, c’est un vin frais et digeste. Le nez est épicé, avec une dominante de fruits à noyau comme l’olive. On y retrouve aussi le côté mine de crayon. C’est une cuvée pleine de rondeurs, aux tannins fins et aux fruits bien présents en bouche. 2018 est un millésime qu’on peut boire tout de suite, mais qu’on peut aussi garder entre 8 et 10 ans sans aucun problème. Dégustez-la avec une côte de bœuf grillée au barbecue, elle sera merveilleuse ! 

Quel est l’avantage pour vous que votre cuvée soit diffusée dans une box telle que Trois Fois Vin ?

Je trouve que c’est vraiment sympa pour le consommateur. J’ai par exemple de façon personnelle, une épargne vin chez un caviste. Tous les mois, il me met une ou deux bouteilles de côté qu’il a choisi en fonction des régions et des goûts que j’ai. C’est un peu le même principe. Je trouve ça super que ce soit quelqu’un dont c’est le métier qui nous fasse découvrir des choses que l’on ne connaît pas forcément. En dehors de Trois Fois Vin, je n’ai aucun client à Paris, donc c’est une belle ouverture pour moi. Marie Dominique est une fine dégustatrice qui s’attache toujours à trouver un vin, une pépite, une jolie cuvée plutôt qu’à tout ce qui pourrait tourner autour de plus médiatique.

Nous sommes en plein mois de juillet, organisez-vous des événements cet été ?

À titre personnel, non. Mais au niveau du terroir, on organise depuis 10 ans, les Estivales de Sommières jusqu’au 2 septembre. Sur la place du village de Sommières, tous les lundis de l’été, douze vignerons font déguster leurs cuvées, accompagnés de producteurs locaux d’huîtres, de charcuteries, d’assiettes estivales… On installe des tables pour 500 personnes, on fait venir un groupe de musique et on accueille environ 2000 visiteurs par semaine. Un vrai moment agréable et musical autour des vins de l’AOC Languedoc Sommières.

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