Vous le savez, Trois Fois Vin a à cœur de vous faire découvrir des pépites tous les mois. En juin, c’est encore le cas, et cette pépite est gorgée de soleil, d’embrun marin et elle sent bon le sud et l’été avec un rosé de Bandol ! Vianney et Laure Benoist sont vignerons, à la tête du Château Canadel, un petit paradis terrestre de 5 bastides construits autour d’une chapelle, accrochées à la colline au milieu des restanques de vignes et d’oliviers. Rencontre avec un couple de passionnés uni autour d’un même but : révéler le meilleur du terroir de Canadel
Vianney, quelle est l’histoire du Château Canadel ?
Mes beaux-parents Jacques et Caroline de Chateauvieux, ont acheté le domaine en 2007, et nous nous en occupons avec ma femme depuis. En fait, nous nous sommes rencontrés avec ma femme sur les bancs de notre école d’ingénieur en agriculture, puis nous sommes allé travailler au Maroc. Quand mes beaux-parents ont acheté Canadel, nous sommes rentrés et j’ai repris des études à Montpellier et à Bordeaux. En parallèle nous commencions à apprivoiser notre domaine, jusqu’à ce que nous construisions la cave de nos rêves pour faire nos propres vins en 2014.
Combien d’hectares possédez-vous ?
Nous avons 15 hectares de vignes d’environ 30 ans d’âge, tout en restanques. Chaque dénivellation de terrain est appelée restanque. Nous avons 98 restanques, et il y a même certaines parcelles qui ne font qu’une seule rangée de vigne. C’est assez escarpé, mais chacune d’elle représente un micro-terroir. C’est très intéressant pour vinifier dans la dentelle, dans le détail. Cela permet aussi une superbe agroécologie. Sous chaque mur, il y a des fleurs, de l’herbe, des arbres, et des arbustes, à la recherche de l’humidité et de la fraîcheur. Ils étendent leurs racines sous les pierres. Nous sommes certifiés en culture biologique depuis 2018.
Vous produisez les trois couleurs ?
La production représente 45 % de rouge, 5 % de rosé et 50 % de blanc. Pour du Bandol, c’est tout de même pas mal de rouge, parce que nous avons un joli terroir qui s’y prête très bien et qui favorise l’élaboration de vins de grande qualité.
Avez-vous souffert du gel il y a quelques semaines ?
Nous avons eu la chance d’être à peine touchés, seulement 5 %, et essentiellement nos Grenaches. Mais cela reste tout de même très rare qu’à 4 km de la mer où nous sommes, en Provence, nous soyons touchés.
Comment avez-vous rencontré Marie-Dominique Bradford de Trois Fois Vin ?
Des amis m’en ont parlé et je l’ai appelé directement. J’étais très content que Marie-Dominique sélectionne mon rosé parce que je sais que sa sélection est très drastique. J’aime beaucoup cette approche de box.
Quel est l’avantage pour vous que votre vin soit diffusé dans une box ?
Cela nous apporte beaucoup de visibilité. Si on a de la chance, les gens viendront acheter ensuite chez nous. Le format box est un bon début pour mettre un premier pied dans un domaine. J’aime le côté « sélection » que Marie-Dominique Bradford propose pour les gens moins connaisseurs mais avides de découvertes. C’est une belle façon de se faire surprendre.
Les abonnés Trois Fois Vin de la box Cachottiers vont recevoir votre rosé Bandol 2020, pouvez-vous nous en parler ?
Tous nos raisins sont vendangés à la main à maturité optimale, triés à la vigne et à la cave, puis intégralement égrappés. C’est un rosé de pressurage direct en grande partie avec un petit peu de macération. Ce Bandol 2020, est le résultat d’un assemblage de 50 % de Mourvèdre, 40 % de Cinsault et 10 % de Grenache. La fermentation dure 3 semaines, pour être mis en bouteille au mois de mars /avril. Il est ensuite vinifié en cuve inox et cuve béton. Le Mourvèdre apporte une superbe structure au vin, et de la puissance. Après 4 ou 5 mois de bouteille, ils sont très aboutis !
Ce Bandol 2020, peut-il aussi se garder ?
Absolument ! Au domaine, nous avons encore du 2014 qui est en plus notre premier millésime. Quand on le fait déguster, c’est une véritable surprise. C’est un rosé de garde grâce à la présence du Mourvèdre notamment. Il apporte une belle complexité au vin. C’est un rosé à deux vitesses, un peu comme la cigale et la fourmi. Dans sa jeunesse, c’est un vin qui chante, très joli, très expressif sur les agrumes, et la pêche, un beau vin d’apéro dînatoire. Après plus il va vieillir plus on se dirige vers un rosé de gastronomie avec des nuances plus épicées qui se mariera à merveille avec un rouget à la méditerranéenne par exemple. Il se patine avec le temps. Il ne faut pas hésiter à le garder. Il est finalement à 100 % de son potentiel aussi bien jeune que plus vieux.
Votre vidéo du site du Château Canadel fait l’objet d’une reprise en ce moment par le Huffington post, que se passe t’il ?
Oui, il y a un quiproquo sympa en ce moment. La presse diffuse comme information que Georges et Amal Clooney souhaitent racheter le Domaine Le Canadel à Brignoles et le Huffington post à repris notre vidéo en rajoutant des images de Georges Clooney dedans. Il y a beaucoup de confusions du coup, plutôt en notre faveur, mais non notre Château Canadel n’est pas à vendre !
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